Huppé cul !
assemblage de chroniques prétendument quotidiennes, janvier-mai 2008
Série 3 - Extraits
- Huppé cul 1: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://huppecul1.blogspot.com/
- Cécécé: cliquez sur http://jodi.over-blog.net/ext/http://celcomcom.blogspot.com/
Meurs vite, mon amour (encore)
Ces derniers temps, Mère ya Palais semble reprocher
- Il n’y a pas que moi, d’ailleurs ! Et si j’en crois ce mail1 que tu as reçu, d’autres personnes aussi commencent à rechigner…
à Moto Mosusu d’écrire n’importe quoi, trop vite, à tout le monde, sans mâcher, bonassement, de façon compulsive…
Moto Mosusu est très mal à l’aise ? Il se sent comme un bagage perdu, entouré de chiens renifleurs, qui serait vendu aux enchères dans les hangars d’un aéroport londonien ? Il ne sait plus
- Si j’arrête d’écrire2, je suis mort et si je meurs, elle me tue !
quoi faire ?
Moto Mosusu constate que sa marge de manœuvre devient de plus en plus étroite et se demande comment concilier ces exigences contradictoires : continuer d’être un écrivain électronique et cesser
- OK. Adresse détruite !
de faire chier les gens… prendre bonne note
- OK. Ça ne se reproduira plus !
et passer outre… envahir (les eaux de l’Atlantique) le Sahara et inonder (les sables de l’Arabie) les vallées riantes de la Méditerranée, giboyeuses et boisées, sillonnées de prairies bucoliques et de petites rivières d’eau minérale … honorer Tarzan, Buffalo Bill, Zorro et3 Rimbaud (les chevaliers blancs du colonialisme) et retrouver dans sa cave, derrière une vieille armoire poussiéreuse, les vestiges du palais de la reine de Saba… nouer les lacets de bottine du patron et défaire les ficelles du string de son épouse...
Les hommes et les cochons
Les hommes et
- Sauf que les cochons ne mangent pas comme des porcs et n’ont pas souvent l’occasion d’inscrire de l’homme à leur menu… voire même un avorton de fils de Dieu qui aurait été abandonné dans une étable de Bethléem par un couple de réfugiés ou de demandeurs d’asile, fuyant les couvre-feux, les bombardements, les barrages, les contrôles, les perquisitions, les ratissages et les tabassages de l’armée romaine d’occupation (soupçonnée d’avoir installé des webcams dans tous les hôtels et gîtes ruraux de Palestine)…
- Mais non, Monoko mabe, qu’est-ce que tu racontes encore, Monoko solo lokola cabinet ya café ? Les suidés ont toujours été des animaux infidèles, non admis dans les étables de Bethléem, tout le monde sait ça, non ? Et d’ailleurs, oza na mikanda seulement ? Exhibe pour voir !
les cochons sont omnivores
Cannabis se prépare à accueillir Noisette
Cannabis (comme un « faux type », un mateur
- Je l’attends !
qui regarde par le trou de la serrure et ne fixe jamais la caméra au fond des yeux) ramasse des mouchoirs en papier, des soutifs et des slips usagés et des chutes de tissu et se crée un nouvel espace
- Elle pourra même nettoyer mon linge, faire ma cuisine et me recoudre les boutons de la braguette !
- Les boutons ? Quel est ton siècle de naissance, Cannabis ?
convivial derrière le radiateur de la chambre à coucher de Moto Mosusu et de Mère ya Palais.
Une nouvelle offensive dans les mois à venir ?
Il y a quelques temps déjà, des joggers avaient découvert une trentaine de canards morts (décapités, écartelés, déplumés) flottant sur les eaux du canal Zuid-Willems à Rotem, dans le Limbourg.
Etant donné le nombre important de volailles mortes dans une même zone, l’agence fédérale de lutte contre le terrorisme avait « diligenté » une enquête qui a permis de découvrir, six mois plus (trop ?) tard, l’affreux complot :
des cygnes et
- On leur avait donné pour instruction de s’écraser dans nos champs à proximité de nos fermes, de nos rivières, de nos piscines, de nos écoles et de nos camps militaires !
des canards, imprégnés de grippe aviaire, avaient été envoyés mourir en Europe et en Amérique !
Et, depuis lors, les gendarmes de la Liberté, attirés par l’odeur du sang et des larmes, veillent (levant la tête au ciel, guettant le retour des pigeons ou des hirondelles, surveillant les relations des moineaux indigènes), font irruption dans les nights-shops, interpellent les clandestins, fouillent leurs bagages, les abattent et les incinèrent sur place…
Il y aura certes
- Mais à la guerre comme à la guerre, n’est-ce pas ! Que chacun fasse son devoir !
quelques situations pénibles : de vieux mariés, fréquentant
- Les traîtres !
les bistrots de Schaerbeek, de Molenbeek ou de Matonge et suspectés de s’y être fait des amis et d’y avoir contracté le virus, devront être assassinés par des forces spécialement affectées à ce ministère parce qu’on ne pourra pas attendre qu’ils meurent…
Cannabis sur nos écrans
Sukina
- Vieille mère indigne !
a demandé au couple « Susu »4 des
- Il faut qu’on m’envoie toutes les apparitions de Cannabis dans « Butembo ! » ! Et aussi dans « Huppé cul » (de la série expérimentale à la série trois) ! Envoyez-moi ça tout de suite !
nouvelles de son « fils », comme elle ose dire.
Chose faite, dans la nuit-même...
Et depuis lors, le couple attend, avec angoisse, les commentaires acerbes de Sukina… et invite Cannabis (qui a tendance à jouer la Chine et le Brésil contre les Etats-Unis et
- C’est nous qui t’avons civilisé ! Comment peux-tu oublier ça ?
l’Union européenne, cet ingrat !) à se calmer… et lui raconte l’histoire de Canari qui avait perdu son île : « depuis lors, les humanitaires l’ont enfermé dans une cage et lui ont crevé les yeux pour qu’il ne s’égare plus nulle part et puisse louer Dieu jour et nuit. »
Autisme
L’autisme5
- Et avant on faisait comment ?
a été inventé dans les années 1940-1950, par Leo Kanner, pedopsychiatre autrichien.
Prohibition
Depuis qu’il est interdit de fumer à l’intérieur des établissements, les clients de la rue d’Aerschot (après avoir vidé leur crampe) (tandis que les veuves d’Ouessant continuent de jouer mal du violon pour faire chavirer les bateaux godons) se retrouvent en caleçon sur le trottoir.
Une fin à tout ?
Un temps splendide. Mère ya Palais squatte
- Aujourd’hui je le prends de face ! Demain ce sera par derrière !
le soleil de Françoise De Moor et d’Alain Brezault, au bord de la forêt de Soignes. Moto Mosusu est tout seul sur le net. La toile
- Je peux même faire chier tout le monde sans que personne s’en aperçoive (sauf Jean-Emile Caudron et Viviane, « echte brusseleer ») !
lui appartient.
Bon
- Au boulot !
Huppé cul, série 3, suite…
Ouais, mais
- Ben oui, ça devient vachement difficile d’être un écrivain électronique ! On se fait, certes, des ennemis6 (et quelques amis en prime) mais on doit aussi les laisser s’exprimer ! Et même, quelquefois, leur répondre !
ça fait déjà plus de quarante pages que ce machin-là dure. Il serait temps d’arrêter cette foutue fondue frappée fêlée fielleuse fourgonnette et de l’envoyer à la casse non ? Et
- Oublier alors Cannabis sur un banc dans un cimetière dont Fossoyeur Jones serait le cerbère ou le (waow !) charon ? Mettre également en scène le divorce de Moto Mosusu et de (sa poitrine et ses cuisses dégoulinent de miel, elle me trompe avec le soleil !) Mère ya Palais ? Ne pas oublier de supprimer la ligne de tram 81 et de la remplacer par Zora Lee, une escort-girl qui n’est pas vraiment étrangère7 au milieu des sectes religieuses ? S’emparer de Dieu (évidemment !), le plaquer au sol, le frapper au corps et à la tête, lui faire les poches, demander à une faiseuse de tendances de lui renifler le fond du slip et le noyer (vérifier, à cette occasion, si le bonhomme est vraiment chaste et insubmersible) ensuite dans la baignoire d’un lupanar ? Demander en définitive à un Combattant de la Liberté et tireur d’élite de stopper la machine infernale en tirant dans le pied gauche du conducteur ?
comment ? Et la remplacer
- Tu peux pas nous foutre la paix, Moto Mosusu, non ?
par kwaaaaaaa ?
1 Après la diffusion du précédent Huppé cul « D’un premier cimetière aux dernières nouvelles de Beyrouth » (Hc 27) j’ai reçu ce mail : « Respectons la liberté de chacun ! Je déteste, en vieux schnock, lire de la littérature sur écran quand le texte dépasse une page A4. Je suis en contact avec de nombreuses personnes qui écrivent. Je ne leur assène jamais mes textes. Sauf si elles sont d'accord de les recevoir. Internet est un outil de communication et ne doit pas devenir une plaie »…
Et je me suis posé la question suivante : s’agit-il d’une fin radicale de non-recevoir ou de l’amorce d’un dialogue pétaradant dans le cadre d’une expérience de littérature électronique interactive ?
2 « Ecriture contrainte alors ? » demanderait Nadine Plateau… Mais non, qu’on se rassure, j’affabule, Nadine ne m’a jamais posé une question pareille…
3 Sans oublier, évidemment, Indiana Jones, Soeur Thérèse (ou Emmanuelle, je
- Comment donc être partisan du mariage des bonnes sœurs ? Elles devraient d’abord oublier d’être moches et de toutes se ressembler, non ?
ne sais plus), Tintin, Bernard Kouchner et Mowgli…
- Mais dites-moi, Moto Mosusu, auriez-vous des accointances avec Rimbaud ? Des points de divergence aussi peut-être ?
- Ben oui ! Lui c’est dans la corne de l’Afrique qu’il a sévi, pas en Afrique centrale ! Trafiquant d’armes et chercheur d’or en Erythrée, coopérant militaire soviétique en Ethiopie, évangéliste-informateur de la CIA et porteur de sacs de riz humanitaires français en Somalie, fournisseur de khat, de jeunes filles et de jolis garçons aux Croisés dont les troupes sont basées à Djibouti, non ?
4 Le couple « Susu » ? s’inquiète (c’est qu’on risquerait de nous confondre, eh !) notre petite-fille, Sukina…
Ben oui, quoi ! Moto Mosusu + Mère ya Palais, ça donne le « couple Susu », non ?
5 Rien à voir avec l’enfermement dans une cave ou un abri antiatomique !
6 Jouons au vieux sage et conseillons à la chèvre ou à la brebis (et à l’éléphant) de ne pas manger les feuilles qui lui donnent de l’ombre ?
7 Heureusement que j’ai rencontré le Seigneur et que j’ai réussi dans la religion ! Si je n’étais pas devenue « sœur en Christ », que serait-il advenu de moi ?… Peut-être aurais-je dû reprendre mes études, travailler, me marier…
